le brame du cerf.
Il est tôt, très tôt. Quelque part dans un mayen du Val d’Anniviers en Valais, le réveil sonne, il est 3h30. Un thermos de thé, mon sac rempli de chauds habits et mon boîtier, je me mets en route. Il fait nuit noire les chemins enneigés sont vive glace et je manque à plusieurs reprises de m’étaler. Après un bon dénivelé j’atteins les 2200 mètres et j’entends déjà au loin les mâles bramer.
Quelques centaines de mètres plus loin j’atteins la combe d’où proviennent ces sons caverneux. Ils sont là au loin, j’aperçois des biches et les mâles avec d’imposants bois. La lumière est trop faible pour mon Tamron 150-600 qui manque cruellement de luminosité dans ces conditions (et l’af est à la ramasse), mais je passe plusieures minutes à les observer aux jumelles.
Le jour se lève, il est temps de trouver une place d’affût. Je m’enfonce dans la forêt dense du Val d’Anniviers. Le coin est choisi, l’affût est en place. Il fait un froid glacial, le vent de montagne renforce encore cette sensation, je ne regrette pas le surplus d’habits et les guêtres :-). L’attente commence.
l’affût est prêt
J’attends. Encore et encore. Deux chevrettes et un chamois viennent me distraire. Ils passent à quelques mètres de l’affût sans me voir. C’est magique. Au loin j’entends toujours les cerfs bramer. Mais le son se fait de plus en plus proche.
Et la, la magie opère. Derrière les ronces et les sapins ça bouge, une paire de bois et un œil apparaissent. Je déclenche la première image. Les biches sortent du bois et viennent prendre le soleil qui vient timidement de se lever.
Le cerf sort lui aussi et commence sa parade. Il brame a tout-va. Je déclenche en rafale, je filme. Ils vont rester plus d’une heure et demie à quelques mètres de mon affût. Le brame résonne dans la forêt, c’est presque angoissant. Le cerf est épuisé, il brame presque non-stop et s’accorde quelques court moments de répit pour manger de la neige afin de s’hydrater.
le roi de la forêt se cache.
le brame de ce puissant mâle.
Concentré sur cet imposant mâle qui drague à tout va, je sursaute, un vieux et majestueux cerf passe devant mon objectif à quelques mètres, il est tellement proche que la focale est trop grande, surpris par son passage je ne parviens à capter que quelques images. Mais quelle émotion !
old big gentlemen.
Le boîtier de l’appareil a autant froid que moi, changement de batteries et rebelote pour une série d’images et de prises de vues.
Il n’est pas loin de midi quand ce petit monde décide de changer d’endroit. Rangement de l’affût et des affaires, il va falloir regrimper dans ces lapias pour rejoindre les sentiers de randonnées. Je ne sens plus mes doigts et mes pieds mais quelle journée.
C’est des étoiles plein les yeux que je rejoins la vallée. Place au tri et au traitement des images.
Découvrez en vidéo cette magnifique rencontre.